Groupe Vuillermet: après Esprit, des accords avec Tom Tailor et Tommy Hilfiger
Jacques Vuillermet a monté en quelques années un empire de la vente de détail dans le Sud-Est. Le détaillant qui, sur ses 32 magasins, n’en a plus que huit en multimarques, mise en effet sur les accords privilégiés avec les marques pour se développer et a ainsi ouvert en un an 8 boutiques dont 6 cet été.
Pour parvenir à maintenir son bénéfice brut, il signe des accords avec des marques afin de mieux négocier les conditions d’achats et surtout orienter les collections. Il a ainsi signé, il y a trois mois, un accord avec le groupe allemand Tom Tailor. Objectif: ouvrir 15 magasins en 5 ans. Pour commencer, il a repris 700 des 1200 mètres carrés de l’ancien Monoprix du centre de Chambéry. Il a divisé la surface en y ouvrant en août un Esprit de 350 m² et un Tom Tailor de la même taille environ. Il avait déjà ouvert en périphérie un Tom Tailor Denim de 120 m². « J’ai conclu un bon deal. Surtout, Tom Tailor a mis en place un cercle premium de clients clés qui apportent un regard du marché sur ce qui se vend et peuvent influencer les collections. J’ai besoin de telle déclinaison couleur d’un modèle, c’est jouable », commente Jacques Vuillermet, pas peu fier de ce deal. Il précise en revanche qu’en 2014, aucun magasin Tom Tailor n’est au programme. « Ce sera une année test pour adapter au mieux l’assortiment avant d’enchaîner », détaille-t-il.
En parallèle, il s’est engagé avec PVH (Tommy Hilfiger et Calvin Klein) à ouvrir un magasin par an. Ainsi, un Tommy Hilfiger à Annecy en 2014 et sans doute un Calvin Klein en 2015. Il dispose déjà de deux Tommy Hilfiger à Lyon et à Annecy.
Sur ses 32 magasins, 12 sont sous enseigne Esprit. « En 2011, j’avais signé un contrat de 5 ans pour ouvrir 2000 m² de surface de vente. L’objectif étant atteint », se félicite-t-il. Outre Chambéry, il a ainsi ouvert un Esprit en périphérie d’Annecy. Une inauguration qui avait été précédée par celles survenues en mars en périphérie de Chambéry et à Saint Martin d’Hyères.
Du coup, le groupe, qui emploie de 140 à 150 personnes, ne réalise plus que 20 % de son activité avec des unités multimarques. « Il y a 10 ans, c’était 100 % du business avec des multimarques. Mais, la spirale des marges trop hautes, des prix trop élevés… ont rendu difficile de gérer des multimarques. Le client regarde en un le prix, puis le produit et revient au prix », commente l’homme de terrain. Qui regarde de plus en plus la moindre dépense…
Ainsi, il préfère payer des agios auprès de ses banques afin de bénéficier des escomptes offerts par les marques. Avec 5 millions d’euros d’achats chez Esprit, les sommes seraient conséquentes. « Fin août, j’avais déjà réglé 80 % de mes précommandes automne-hiver », poursuit-il.
Pour la saison printemps-été, il affirme que son groupe a terminé sur une baisse à deux chiffres, entre -12 et -14 % mais est satisfait de repartir sans stocks. « Mars a été très compliqué. Mais, les soldes, sur l’ensemble du groupe, sont en hausse de 5 % par rapport aux soldes d’été de 2012 », détaille-t-il. La rentrée s’est jouée avec des montagnes russes avec un +14 % en août et un -12 % en septembre.
Au final, le groupe compte réaliser un chiffre d’affaires hors taxes de 18 millions d’euros sur l’exercice 2013, qui sera clos le 31 janvier prochain, soit un recul de 4 % à surface comparable. Pour 2014, la barre des 20 millions sera franchie à nouveau.
Par Bruno Joly